Quand Orange essai de cacher la poussière sous le tapis, la propreté n’est qu’apparence !…
Poussée par la médiatisation des suicides de l’été 2009 à France Télécom, la direction avait a été contrainte d’instaurer une veille sanitaire.
L’enquête triennale sur les RPS au sein du groupe a donc été introduit par l’accord d’entreprise du 6 mai 2010.
Cette enquête, construite par les organisations syndicales, la direction et le cabinet SECAFI agréé santé et conditions de travail, a identifié, lors de sa précédente édition, en 2021, le lien formel entre les restructurations et la souffrance au travail. Avec un taux de réponse, en très nette hausse, par rapport aux années précédentes, les résultats ont fait état d’une dégradation généralisée.
En 2023, les organisations syndicales ont voté contre la volonté de la direction de confier l’enquête 2024 au groupe BVA, qui n’est pas agréé dans le champ de la santé et des conditions de travail, et de reconduire le même cabinet d’expertise que pour les éditions précédentes. Afin de respecter la périodicité définie dans l’accord, cette prochaine enquête était planifiée du 4 au 15/11/2024. Lors de la réunion du 20/09 dernier, la direction a fait part de sa décision de reporter l’enquête après la campagne d’ateliers de culture d’entreprise, annoncée quelques jours avant, et après le sondage annuel Voice Up. La direction juge donc prioritaires, sur la santé au travail, la culture d’entreprise et un sondage interne qui n’a aucune valeur dans le domaine de la santé et la sécurité au travail. L’accord stipulant que la périodicité peut être revu avec l’accord des membres du CNPS, les organisations syndicales se sont exprimées unanimement contre le report. Malgré ce vote, la direction a maintenu sa décision. Celle-ci aura pour conséquence de retarder la mise à jour des DUERP et PAPRIPACT, alors même que les RPS y sont sous-évalués et que l’obligation d’évaluation genrée des risques professionnels n’y est pas respectée.
Nous renouvelons nos alertes faites à maintes reprises dans les instances, corroborées par les conclusions des médecins du travail, ainsi que notre désaccord catégorique concernant le report de l’enquête.
Pourtant, derrière son logo omniprésent pendant les JO - JOP ne pourra jamais dissimuler la tragique réalité.
Orange est tristement championne olympique de la souffrance au travail, toute catégories confondues. France Telecom ou Orange, quel que soit le nom donné à l’entreprise, les pratiques restent les mêmes.
Dans un contexte de recrudescence de suicides, dont les plus récents dans 2 entités fortement touchées par des restructurations et un PDV où nous déplorons le suicide de 3 collègues entre le 11 et le 18 octobre 2024, nous réclamons un moratoire des restructurations, au nom de l’obligation d’assurer la sécurité et la santé physique et mentale des salariés qui incombent à l’entreprise (Art L 4121-1).
Il ne s’agit ni de fatalité ni de malheureuses circonstances. C’est le résultat direct du toxique management Lombardien, réactivé par la nouvelle Directrice Générale.
Ses collègues travaillaient dans des services où, soi-disant, ils étaient libres ; libres d’être créatifs, libres de partir. Mais le seul objectif de la Direction de cette entreprise est, comment donner plus aux actionnaires ? Faut-il sortir de polytechnique pour trouver cette réponse ? Il faut faire plus avec moins de personnel. La Direction de France Télécom avait une réponse simple :
« Par la fenêtre ou par la porte ! »
Sud présente toutes ses condoléances aux familles et aux collègues touchés par cette épreuve dévastatrice qu’est la perte d’un être cher.