Depuis plusieurs mois, la liste des licenciements directs ou indirects ne cesse de s’allonger et aucun secteur n’est épargné : l’industrie, le luxe, l’automobile ou les centres d’appels. Cette situation ne nous étonne pas, tant le modèle économique capitaliste a toujours utilisé ce levier pour accroître ces profits. Pour que ça change, nous devons unifier les secteurs attaqués pour construire une mobilisation d’ensemble !
De Michelin à Arcelormital, en passant par Valéo et Stellantis, la saignée industrielle se double d’une amputation de dizaines de milliers d’emplois dans toutes sortes d’entreprises du commerce et des services. A chaque fois, ce sont des personnes envoyées à la case chômage sans réelles perspectives de reconversion, souvent après 20 ou 30 ans de travail. A chaque fois, aux difficultés sociales et personnelles s’ajoute la colère de voir beaucoup de ces groupes ou entreprises avoir été arrosés d’exonérations fiscales et d’aides publiques.
Alors là que les médias mainstream nous sortent à longueurs d’émissions que le « coût du travail n’est pas assez compétitif » en France comparé à l’Europe de l’Est ou l’Asie, que la concurrence est rude, que Trump appuie sur ses concurrents avec ses barrières douanières, etc… ça n’est jamais la faute du patronat français, c’est comme ça, « c’est le marché » … Les mêmes fanatiques du libre-échange, des traités commerciaux, épargnent de critiques les grands chefs d’entreprise qui « prennent des risques » et méritent des salaires inenvisageables pour le commun des mortels.
Pour SUD, la coupe est pleine ! Tout d’abord parce que nos secteurs sont les premiers concernés. A La Poste, SFR, Bouygues Télécom ou Orange, on parle de plus de 60 000 emplois supprimés ces dernières années ; 60 000 personnes précaires qui voient une promesse d’emploi stable disparaître. La liquidation judiciaire d’Adrexo a provoqué 10 000 licenciements directs. Dans la branche de la prestataire de services, les plans de départ volontaires et les pressions sur l’emploi sont légion et une partie des emplois dans les centres d’appel sont menacés par un projet de loi sur le démarchage téléphonique.
Nous ne sommes pas responsables des crises économiques ! La captation de la propriété des moyens de production par une minorité d’ultra riches qui se reproduit entre elle, la dérégulation des échanges qui ne prend pas en compte les intérêts sociaux et écologiques, le soutien avec nos deniers publics, donc les impôts que l’on paie, de multinationales qui écrasent les conditions de travail et enrichissent leurs dirigeants, voilà où le bât blesse !
Aussi, le 5 juin et dans ce moment d’instabilité politique qui pourrait mener à une nouvelle dissolution de l’Assemblée Nationale, alors que le « conclave » sur la réforme des retraites va accoucher d’une souris, alors que les classes sociales qui travaillent pour vivre sont jetées dans les griffes du chômage, nous devons, toutes et tous résister et faire grossir les lu es, partout sur le territoire.
Nous subissons les mêmes logiques dogmatiques et la même exploitation. Peu importe nos métiers, tant que nous nous ne soulèverons pas massivement, nous ploierons sous le poids d’un système financiarisé et sans vision.
Faisons converger les luttes, dans l’unité des travailleuses, travailleurs, dans l’unité syndicale, pour inverser la vapeur !
Assumons de limiter les marges et les taux de profit, de taxer lourdement les exploiteurs, de redistribuer à la source les richesses produites, de choisir collectivement quels investissements procéder et quelles reconversions opérer, de préférer la politique de la demande et du besoin plutôt que celle de l’offre, d’enrayer les productions néfastes pour le vivant et la planète, d’interdire les licenciements.